Emmanuel ou le mouvement perpétuel

Emmanuel ou le mouvement perpétuel

Emmanuel Macron se veut En Marche. Il a donc défini un mode de fonctionnement. Mais pour quoi faire ? Un abruti qui marche ira toujours plus loin qu’un savant qui reste assis, c’est certain. Mais est-ce bien souhaitable quand on ne sait pas où on va ?

Ce désir de mouvement incessant masque un profond sentiment d’inefficacité de la part de celui qui devrait présider à la destinée de tout un peuple, plutôt que de se contempler dans l’action. Une réflexion inégale et peu aboutie interdit mécaniquement toute construction intelligente et efficace dont une société déjà en souffrance devrait bénéficier.

La dérive de la vie politique produit une génération de dirigeants dont le souci de la forme a remplacé le besoin de fond. Ils ont extrait la vie politique de la vie des gens alors que le sens même de la politique est gouverner pour et avec le peuple et non par opportunisme ou par besoin d’apaisement social.

En se voulant le « maitre des horloges », Emmanuel Macron annonçait clairement ce besoin presque pathologique d’être mu par une mécanique immuable, à ceci près que le mouvement perpétuel n’existe pas. Ce rapport au mouvement met en évidence un besoin d’être perçu comme une personne qui avance, sans pour autant définir la destination, sans laquelle le mouvement devient juste une vaine agitation.

Le mouvement dépend toujours d’un contexte, à moins qu’il ne s’exerce dans le vide. Lorsque la marche en avant se trouve à contre-courant de la marche de la société, cela produit une force nulle, voire négative.

Quel que soit le sentiment des gens de pouvoir quant à leur puissance supposée, elle sera toujours moindre comparée à la puissance réelle d’un peuple qui finalement sera le seul à décider de son destin. C’est peut-être même le seul mouvement perpétuel finalement

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