Guerre et pets

Guerre et pets

La guerre c’est une chose sérieuse. C’est les grands qui la font. C’est dire à quel point c’est du sérieux. Notre époque est d’ailleurs remplie de gens sérieux. Ça tombe bien car il y a des guerres partout. Mais c’est pas nous qu’on a commencé.

La construction de l’Europe devait nous protéger des conflits. Au lieu de ça, la guerre gronde partout sur le continent et les peuples sont divisés autant que les richesses, qui ont cette particularité de ruisseler vers le haut, défiant toutes les lois de la physique. Ce n’est d’ailleurs certainement pas étranger à la fragmentation des sociétés occidentales.

Dans ce contexte où les élites elle aussi ruissellent vers le haut, à savoir vers les grandes entreprises privées, nous devons nous contenter des « élites » restantes, qui n’ont pas réussie à intégrer le monde du travail réel, la réalité séparant naturellement le bon grain de l’ivraie.

C’est très fâcheux car dans le contexte actuel, nous aurions bien besoin d’une réflexion un peu plus aboutie que celle servie par nos élites « café du commerce ». Pour la guerre, la solution toute trouvée est de répondre à la force par la force. Ça, Bébert l’avais déjà dit au café des sports. Le café des sports c’est une version moins aboutie que le café du commerce. Au café des sports on prend un p’tit noir. Au café du commerce on prend un cafaiiii.

Victor Hugo pensait que les jeux de mots étaient les pets de l’esprit.  Fort de leur supériorité de réflexion, extension, vous m’en ferez encore vingt, nos dirigeants produisent des petits pets de l’esprit dont le souffle ne réussit pas à éteindre les feux qu’ils ont eux-mêmes allumé un peu partout sur leur passage.

Il fut un temps où tous ces savants de la vie publique avaient le talent suffisant pour ne nuire que partiellement, afin de faire durer encore un peu leur petit règne de roitelet apathique. Mais les générations évoluant, ils n’ont même plus ce petit sentiment de conservation de la race et charrient leurs idées comme le colon charrie l’excédent non consommée de nourriture, avec le même profit final, absorbé par le trou béant de leur suffisance.

Jusqu’alors les sociétés supportaient cette toxicité comme un système immunitaire supporte les virus. Mais tout système immunitaire a ses limites et l’élément pathogène prend le dessus. Le ministre de l’économie qualifie « d’accident » une erreur de dix milliards, pendant que le président imagine l’envoi possible de troupes en Ukraine.

pour ces gens, la vie et les personnes sont des variables abstraites dans la hauteur de leur raisonnement. Les tableaux de bords ont remplacé le bon sens. La posture a remplacé la réflexion. Les bouffons ont remplacé les rois.

Si Mozart devait voir en Emmanuel Macron son équivalent de la finance, il aurait poussivement composé « à la claire fontaine ».

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