Standard et pauvre

Standard et pauvre

Ça y est ! C’est la fin du monde. La terre va s’ouvrir sous nos pieds pour nous anéantir dans un fracas assourdissant. Standard & Poors a dégradé la note de la France. Le professeur principal du monde a collé la France. Au piquet les pouilleux.

On ne va pas feindre la surprise, telle une maire de Paris qui était au bord du malaise lorsqu’elle a obtenu l’organisation des Jeux olympiques alors qu’elle était la seule candidate. La dégradation nous pendait au nez depuis un bon moment malgré tous nos efforts pour donner le change aux agences de notations.

Jusqu’à maintenant, le chef de classe faisait son boulot en maintenant l’élève défaillant à flot alors que le redoublement semblait inévitable. Mais le cancre se fait toujours rattraper. Cette fois c’est la bonne. On ne va pas couper aux cours de soutien scolaire. Jupiter n’aura pas su passer la patate chaude qui alourdit finalement son bilan.

Nous avions pourtant bien commencé avec la Covid. On a inventé 140 milliards qui arrivaient de nulle part, pour prendre à peu près la même destination. Tout ça sans aucun impact sur la société ni même sur l’économie. Je le sais par un gars que c’est pas la moitié d’un con, même s’il a fait une légère erreur de 10 milliards. Ça arrive à tout le monde …

Bon finalement, on connait le prix du quoi qu’il en coûte. Ça commence par une dégradation. Mais on ne va pas augmenter les impôts. Promis. Par contre, il va falloir faire des économies pour que le prof d’éco nous mette la moyenne si on veut continuer à bénéficier de la mansuétude des préteurs.

Les économies, c’est juste maintenir les impôts à leur niveau actuel mais sans avoir les services en retour. En gros c’est acheter une Clio au prix d’une Tesla. Techniquement les impôts n’augmentent pas. Mais qu’adviendra-t-il du prix des carburants ou de l’électricité ?

Mais le système est bien fait. Nous devrions pouvoir continuer à emprunter aux mêmes taux. L’agence qui nous dégrade nous permet de continuer à faire n’importe quoi. Mais l’agence veille ! Si on fait n’importe quoi, elle nous dégradera. On ne mesure pas la chance qu’on a d’être piloté par des génies.

Cependant, la dégradation ne limitera pas à l’abaissement de la note du pays. Les économies envisagées impacteront automatiquement le niveau de service public, qui se trouveront amputé d’une partie de leur budget ainsi que de leurs effectifs.

Mais pas de panique. La semaine prochaine, Bruno Lemaire vous expliquera comment fabriquer des lingots d’or en faisant fondre du carton.

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